Manger une poignée de fruits à coque par jour est-il dangereux pour la planète ? par Sophie Lohner

Les fruits à coque, tous les nutritionnistes le disent, c’est bon pour la santé. Collation saine par excellence, les amandes, noix de cajou, noisettes et autres pistaches permettent de garder un poids stable voire de perdre les petits kilos en trop, tout en éloignant le risque de maladies comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète de type 2. Les fruits oléagineux sont même reconnus pour aider à soulager les troubles du sommeil. Autant de bonnes raisons de suivre les recommandations et donc d’en consommer 25 grammes quotidiennement.

Oui mais… Il est très probable que si vous vous intéressez à la qualité de votre alimentation, vous vous sentiez aussi concerné(e) par son impact sur l’environnement. Prenons l’exemple des amandes : vous n’êtes pas sans savoir qu’elles sont cultivées à grand renfort d’eau en Californie et que cette région du globe est lourdement touchée par la sècheresse…

Alors, les fruits à coque : un en-cas sain et éco-responsable quand même ? Absolument !

Explications…

Les fruits à coque et l’empreinte carbone

Voilà déjà la première bonne raison de vous faire plaisir en vous faisant du bien avec des fruits oléagineux au petit-déjeuner ou au goûter, et ce sans aucune culpabilité pour la planète : la culture des noix, des noisettes, des amandes ou des pistaches est relativement peu émettrice de CO2. Le journal Sustainability a d’ailleurs mené l’enquête et en donne une analyse précise et détaillée.

Alors bien sûr, il y a le cas des noix de cajou par exemple, qui, toxiques crues, doivent subir une opération supplémentaire. Un traitement spécifique qui augmente nécessairement l’empreinte carbone, mais qui, comparée à celles que laissent les chips et autre biscuits industriels, est tout à fait responsable d’un point de vue écologique.

Les fruits à coque et les ressources en eau

Mais nous le disions plus haut : lorsque l’on pense à la santé de la planète, il n’y a pas que la question des émissions de CO2 et de l’empreinte carbone. Il y a aussi et évidemment celle de l’eau. Les fruits à coque sont de gros consommateurs d’eau. D’autant plus qu’ils sont bien souvent cultivés dans des régions chaudes de la planète. Ils subissent un certain « stress hydrique » et sont donc parfois pointés du doigt.

En 2012, une étude a été menée pour connaître « l’empreinte eau » de diverses cultures dans la province de San Luis, en Argentine. Pour les noix, voici quelques résultats :

  • Noix de cajou : 1300 L/kg
  • Cacahuètes : 3900 – 4000 L/kg
  • Amandes : 6800 L/kg
  • Pistaches : 8200 L/kg

Des valeurs qui, il est vrai, peuvent paraître importantes. Toutefois, pour estimer quelque chose, il est souvent pertinent de le comparer…

Comparons donc avec le besoin en eau que nécessite la production d’1 kg de viande bovine. Selon l’article publié en février 2017 sur le site rtbf.be, en moyenne et pendant les 3 ans de son élevage, un bœuf utilisera :

·       24 000 litres d’eau pour qu’il boive

·       7 000 litres utilisés à la ferme et à l’abattoir

·       3 000 000 de litres cachés derrière son alimentation

Total des courses : 3 031 000 litres. Un bœuf faisant en moyenne 200 kg, « l’empreinte eau » pour 1 kg de viande bovine revient à 15 155 litres… Une valeur qui pousse tout de même à la réflexion…

Les fruits à coque : pas tous égaux en matière d’écologie !

Car en termes d’impact écologique, il n’y a pas que la nature d’un produit. Il y a aussi la manière dont il est traité (salé ou non, grillé ou pas…), la façon dont il est emballé… Ainsi, une cacahuète bio au naturel n’a absolument pas la même incidence environnementale qu’une cacahuète industrielle grillée, salée et issue de l’agriculture intensive !

De la même façon, des amandes conditionnées dans un sachet plastique, ce n’est pas vraiment la même chose que des amandes dans un sachet 100 % recyclable.

Bref : consommer sans nuire à la planète nécessite d’observer plusieurs paramètres. Mais dans tous les cas, plus vous choisirez des produits naturels et plus vous vous tournerez vers des emballages recyclables, plus vous serez sur le chemin de la consommation éco-responsable, chemin sur lequel EnKamania est engagé depuis ses débuts.